mardi 3 novembre 2015

Le Liban... un enchantement !

De retour de 9 jours au salon du livre francophone de Beyrouth, je ne sais comment rédiger ce billet. Ce voyage a été tellement riche que je ne sais quelles photos vous montrer parmi les centaines que je rapporte.
Je ne pourrai de toute façon pas traduire en mots toute l'émotion dont les rencontres étaient chargées. 
Je vais essayer, un peu, de vous décrire cette terre de contrastes et de paradoxes.

Le Liban, si ont doit choisir un mot pour le décrire, c'est accueil !
Lorsque l'on sort du taxi, on voit une silhouette courir dans l'école pour prévenir que vous êtes là. Enfin !
Parce qu'on vous attend. On vous attend comme une fête.
La première fois, on se demande ce qui se passe. On se retourne.
Qui peuvent donc bien attendre tous ces professeurs et élèves ? Avec des bouquets de fleurs en plus ? Pour qui ont-ils revêtu leurs plus beaux vêtements, parfois même leurs costumes traditionnels ? Pas pour l'auteur tout de même !

Et voilà qu'on vous lance BIENVENUE ! BIENVENUE madame Lenia !
Car au Liban, on ajoute votre prénom à madame, c'est charmant !
Ah ben ça alors, l'accueil est pour moi. J'en tremble déjà d'émotion.
Et quand j'apprends que ce sont les élèves qui se sont cotisés pour acheter le bouquet somptueux, la boule dans la gorge grossit. Car ce sont des écoles publiques, où l'argent est compté. 




Et partout dans l'école, les directeurs, professeurs de toutes disciplines et élèves ont préparé votre venue. Les murs sont tapissés de dessins, montages, collages, œuvres en tout genre à votre "gloire".
Je pourrais vous en montrer des centaines.
Un travail phénoménal, le fruit de plusieurs semaines de recherches approfondies.





Il y a même, en plus des drapeaux du Liban et de la France accolés, des ballons aux couleurs de nos pays. Le Liban aime la France, la considère comme un pays frère.
Partout, jusque dans les rues, les restaurants, les petits magasins, lorsque vous dites "je suis Française", on vous répète "Bienvenue, j'aime la France !"
Vous n'êtes d'ailleurs pas sûr, malheureusement, que la France le lui rend.



Alors, au Liban, l'accueil, c'est quelque chose !

Le Liban, si ont doit choisir un mot pour le décrire, c'est excellence !
Les professeurs et les élèves parlent, si loin de nous, un français étonnant. Leur vocabulaire est riche. Ceux qui apprennent y mettent un cœur qui vous bouleverse. Ils sont avides de retenir les nouveaux mots que vous leur apportez, les reçoivent comme des cadeaux précieux, les répètent avec application.
Pendant des semaines, ils décortiquent vos albums et romans, pour poser des questions recherchées, surprenantes de maturité. Ils préparent des scénettes, représentations, cousent des marionnettes, se griment pour rejouer tout ou partie de vos livres...
Que d'imagination, que de travail !
Pendant une heure, les élèves et leurs enseignants sont FIERS de montrer toutes les merveilleuses surprises qu'ils vous ont préparées.
C'est presque trop, on n'est pas habitués...





Le Liban, si ont doit choisir un mot pour le décrire, c'est fête !
Chaque rencontre se clôture par un buffet partagé. Tout le monde a mis la main à la pâte, apporté un plat, un gâteau. 
Avant le Liban, je vous préviens, faites un régime sérieux. Vous pouvez être invité à déjeuner à 11h30, puis à 13h00, puis recommencer un dîner gargantuesque à 20h00 !
Dans l'école d'Anfeh, la direction avait poussé le détail jusqu'à personnaliser l'énorme gâteau en le décorant d'une illustration d'un de mes albums, "L'étoile d'argent".




Et pour dépenser deux ou trois calories, on peut danser !


Alors, au Liban, la fête, c'est quelque chose !

Le Liban, si ont doit choisir un mot pour le décrire, c'est générosité !
Vous ne croyez tout de même pas, après toutes ces preuves d'amitié, que le bouquet était votre seul cadeau ?
Je ne vais pas vous bombarder des photos des dizaines de cadeaux, qui vont du mug personnalisé à l'huile d'olive fraîchement pressée, en passant par la cruche crochetée, la bouteille d'eau de fleur d'oranger... 
Si vous êtes invité au Liban, pensez à emporter un bagage cabine VIDE ! Il sera bien plein au retour !




Alors, au Liban, de Chekka à Tyr, la générosité, c'est quelque chose !

Le Liban, si ont doit choisir un mot pour le décrire, c'est sourire !
Là encore, j'aimerais partager avec vous les centaines de photos de groupe ou d'enfants qui vous offrent leurs plus grands et plus beaux sourires en répétant : "Bienvenue, je suis honoré de faire ta connaissance, je t'aime !"

Du Liban, vous repartez chargé à bloc d'amitié, de chaleur humaine, offerts dès le premier regard par ce peuple si courageux.

Dans les écoles que j'ai visitées, les professeurs faisaient double journée.
Quand il n'était pas possible d'accueillir dans les classes les milliers d'enfants Syriens, ils recommençaient les cours après 14h00 pour leur enseigner.
Nada, mon accompagnatrice tout au long de la semaine, institutrice pendant 25 ans m'a dit la phrase remarquable suivante : Enseigner, ce n'est pas un métier, c'est une mission. Ca se passe de commentaire...

Et nous, on se demande comment accueillir 800 réfugiés...

Du Liban, vous repartez ébranlé, vos certitudes d'Européens largement envolées.




Je n'aurai pas réussi à exprimer tout ce que j'ai ressenti dans et pour ce pays et ses habitants, c'est trop bouleversant, trop profond. Pardon à tous ceux dont je n'ai pas montré la photo, j'en ai plus de sept cents, comment choisir ?

Je vous dis MILLE MERCIS pour tout ce que vous m'avez offert, merci infiniment pour votre gentillesse, votre amour de la langue française, votre tolérance.
Je garderai ces quelques jours dans mon cœur à jamais, vous êtes un trésor !

Et un immense monstrueux gigantesque merci à la formidable exceptionnelle adorable Blandine Yazbeck, responsable à l'institut français (et la maman des auteurs jeunesse), et à toute l'équipe de Samir éditions pour m'avoir permis de découvrir le Liban, Beyrouth et m'avoir archi chouchoutée ! 

Et trois GROS bisous (à la mode libanaise) à ma parfaite accompagnatrice, Nada !



S'il ne fallait qu'une photo pour illustrer ce billet, ne cherchez pas, le Liban, 
c'est cette petite fille.


2 commentaires:

*Bidouille* a dit…

Je viens de te lire et je ne sais pas quoi dire tellement je suis émue. J'aurais été à ta place, je crois que je n'aurais pas arrêté de pleurer devant tant d'amour, d'amitié. Quel accueil ! et tous ces enfants, ces personnes merveilleuses ! quel séjour tu as dû passer. C'est mérité ma Lenia ! ;) magnifiques photos et quel boulot fourni par tous ces enfants et enseignants ! respect

Véronique Cauchy a dit…

Quelle réception! Ce n'était pas le moment d'avoir une migraine - ou une extinction de voix ! Merci pour ce partage d'images, de sourires...

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